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Pourquoi choisir d’être accompagné à la suite d’une rupture avec son entreprise

Par Laurent Chouraqui – Coach Exécutif – Coach de Carrière

En cette période où la loi travail vient d’être remaniée, il me semble important de parler du re-positionnement sur le marché du travail et de l’intérêt que je vois à être accompagné en ce sens.

« Chercher un boulot c’est un vrai job » me disait un client résonnant sans le savoir avec tous ceux que j’ai eu l’opportunité de coacher ces cinq dernières années.

Lors d’une séparation avec l’entreprise, le monde se divise schématiquement entre deux populations:

– celles qui intègrent le fait qu’au delà du deal financier, il y a dans une rupture des éléments nécessitant du temps et du travail pour arriver à une re-contstruction professionnelle.

– celles qui se concentrent (souvent au prix d’une lutte acharnée) sur la partie financière pour négocier à la marge quelques indemnités supplémentaires.

Ces dernières pensent sans doute se protéger au mieux via une « enveloppe » plus large qu’en réfléchissant à une négociation intégrant un accompagnement.

Il y a là peut-être une forme de déni sur le travail à accomplir dans le cadre de la séparation avec l’entreprise qui serait en ligne avec la première des phases du deuil exposées par le docteur Elizabeth Kübler-Ross (Déni, Colère, Marchandage, Dépression, Acceptation).

J’ai bien conscience qu’étant coach de carrière on pourra me reprocher d’être juge et partie dans mon propos, mais je pense qu’il est important d’exposer – ici et maintenant – les raisons qui  peuvent conduire vers un accompagnement à la re-construction professionnelle.

La première est assez simple: un premier rendez-vous chez un professionnel de l’accompagnement de carrière est gracieux et n’engage en rien financièrement. Les prestataires sont nombreux: de la grosse boutique à l’artisan, il y a l’embarras du choix, et ces professionnels ont pour but lors d’un premier entretien de faire un retour sur le contenu de leur proposition tout en validant qu’ils sont susceptibles de répondre à la demande de la personne à laquelle ils font face .

La seconde que j’entends au niveau social comme psychologique fait écho au sentiment d’angoisse ou de confusion qui parle plus fort que la raison. Une séparation induit souvent pour l’ex-futur collaborateur une projection vers ce qu’il voit comme un gouffre et une peur du vide qui envahit tout. Dès lors, l’argent – « la taille du chèque » d’indemnités sert à rassurer – sans que soit pris en compte les éléments rationnels de la recherche d’un nouvel avenir professionnel voire de la fiscalité liée à cette indemnisation.

Pour ce qui me concerne, la valeur d’un coaching de carrière – dans le cas d’une séparation avec l’entreprise – repose sur trois bénéfices majeurs qui en font un accompagnement précieux dans la transition post partum.

1 – Il permet de se poser et d’être écouté

Une séparation correspond tout d’abord à un moment significatif de l’histoire professionnelle de tout un chacun. Elle est tout sauf neutre pour l’ex-collaborateur tant et si bien que le premier travail de l’accompagnant est souvent de donner l’espace nécessaire à son client pour que celui puisse y déposer sa parole, ses silences, ses doutes, ses craintes, ses espoirs, ses envies, etc… Ce processus est fondamental car il permet au coach de carrière (qui doit être un professionnel de l’accompagnement formé en ce sens) de récupérer et de faire spécifier des informations fondamentales qui serviront à son client à la fois dans la re-constitution progressive de son estime de soi et de la construction -tout court – de son nouveau projet professionnel.

Quand on sait d’où on vient, où l’on va et pourquoi on y va, les choses s’éclairent et le discours qui va avec porte.

2 – Il permet de travailler les outils fondamentaux du positionnement professionnel

Je parle ici du comment on va là où on veut aller. CV, réseaux sociaux professionnels, lettres de réponse aux offres, lettres de motivation spontanées, pitch … sont en l’espèce autant d’éléments qui permettent de soutenir et optimiser une candidature. En d’autres termes, afin qu’un projet soit lisible il est indispensable d’avoir finalisé la caisse à outils qui l’accompagne. Il y a parfois des « trous dans la raquette », des manques qui semblent évidents dans le cadre d’une évolution souhaitée et un accompagnement professionnel permet aussi de les repérer et d’identifier les formations susceptibles de les pallier. Et mieux vaut une formation mûrement réfléchie à ce stade q’une formation décidée à la hâte avant la sortie de l’entreprise. J’encourage d’ailleurs mes clients à discuter de cela – a priori – avec leurs RH. Une formation ne vaut que si elle trouve à apporter de vrais savoirs et une vraie valeur ajoutée sur le marché. Et j’invite mes clients à valider cela dans le travail de ‘réseau’ – troisième pilier des bénéfices de l’accompagnement de carrière.

3 – Il permet de travailler la stratégie de recherche d’emploi et surtout le « networking »

Je cite souvent cette statistique quasi invariable qui veut qu’en France plus de 80% des emplois trouvés par les cadres soient le fruit d’une opportunité identifiée sur son ‘réseau’. Les bons chasseurs de tête ne travaillent pas autrement; ils savent s’appuyer sur un réseau qui leur permet d’avoir accès à des professionnels qu’ils connaissent ou dont un tiers de confiance leur a vanté les compétences. Par distinction, les offres d’emploi et job boards sont autant d’arènes où les gladiateurs – nombreux – concourent jusqu’à ce que l’un seul d’entre eux aura vaincu la concurrence. Bien souvent dans la poussière, le sang et les larmes.

A l’heure des réseaux sociaux il faut apprendre à jouer de la ‘recommandation’.

Nous achetons un produit, une offre, un service parce qu’on nous l’a recommandé et que nous avons confiance en la personne qui est l’auteur de cette recommandation. Il en va de même en re-positionnement professionnel, où le coach et son client travaillent à la mise en place d’une grille ciblée de contacts susceptibles de permettre à ce dernier de se rapprocher de son objectif. Un contact ‘réseau’ est un actif précieux pour le coaché; il peut être source d’information, de recommandation, de nouveaux contacts, de retour sur image, etc… Chaque mise en relation réseau permet d’affiner son positionnement pour se rapprocher de sa terre promise. Dans le ‘réseau’, la concurrence n’est pas du même ordre et évidemment il n’y aucunement le même effet de nombre. Au final on se trouve recommandé sur un poste parce que l’on est le bon professionnel au bon endroit au bon moment.

Et le réseau ça se travaille ! Que ce soit pour bien le cartographier ou l’aborder. Certains coaches – dont je fais partie – vont jusqu’à compléter le réseau défini avec le client – par la mise en relation avec le leur propre.

Etre accompagné au re-positionnement professionnel c’est donc tout cela: parler de soi, être écouté, tracer une route qui mêle envies, compétences, pertinence et réalité au regard du marché visé. Rencontrer, échanger, affiner encore et toujours. Et puis être soutenu, car la route vers la ligne d’arrivée est plus souvent longue que courte. Certains de mes clients ont trouvé au bout d’une semaine, d’autres quelques temps après que nous avions clôturé l’accompagnement. Les peurs resurgissent parfois, les espoirs aussi. Le coach de carrière est là soutenant , structurant, ‘challengeant’ pour permettre au coaché de reprendre son chemin quand il se fait plus escarpé ou quand il a l’impression qu’il n’en verra pas le bout.  Et dans mon expérience, il y a toujours une issue favorable pour qui a une intention professionnelle claire et a pris son destin en mains.

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