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Le réseau : bienveillance et longueur de temps

Il faut lire et relire Jean de la Fontaine. Ses fables sont de véritables trésors. Ainsi en va-t-il du lion et du rat héros de la fable éponyme qui vont ici servir mon propos au sujet du réseau.

La première phrase de la fable est en effet éloquente : 

il faut autant qu’on peut, obliger tout le monde

Synopsis de l’histoire qui nous est contée: un rat étourdi se trouve pris entre les pattes du roi des animaux qui grand seigneur lui laisse la vie sauve. Par la suite le lion est pris au piège dans des filets (« des rets » dont le mot réseau est issu … heureux hasard pour mon propos) dont sa force ne lui permet pas de se défaire. Le rat accourt alors à son secours et défait les mailles des filets en les rongeant.

Si aujourd’hui le réseau est en France le moyen de retrouver le plus certainement un emploi si l’on est cadre, il met en scène des lions et des rats. Le lion c’est le professionnel en activité expert, pourvoyeur d’informations précieuses et de contacts utiles que le rat va être conduit à rencontrer. Il a un côté ‘seigneur’ à donner du temps au demandeur qui souhaite s’en rapprocher. En cela il est bienveillant. Pour autant, il pourra aussi tirer un avantage à « obliger » qui il peut « autant qu’il peut ». De son côté, le rat symbolise cette homme ou cette femme qui – professionnel a souvent quitté ou perdu son emploi. Il est en quête d’un nouveau challenge pour lequel il souhaite solliciter les mailles de son réseau. En cela, le rat est opiniâtre, souvent astucieux, expert aussi dans sa matière. Mais aussi et surtout le rat est bien souvent un futur allié susceptible comme dans la fable de rendre des services inestimables.

Le temps passé en échange réseau est en ce sens un gain autant pour le demandeur de l’entretien que pour son hôte. Il est un moment privilégié entre deux professionnels qui apprennent à se connaître pour mieux s’apprivoiser car ils seront peut-être amenés – sans le savoir alors – à collaborer dans un avenir plus ou moins lointain. Au lion de comprendre qu’on a souvent besoin d’un plus petit que soi. Après tout les rencontres réseau se font souvent par l’entremise d’un tiers de confiance qui recommande le sollicitant au sollicité. Au rat d’entendre que les mailles du filet se travaillent dans le temps de telle sorte que son action ne porte pas sur immédiat anxiogène, mais sur objectif à terme.

Bienveillance pour l’un, longueur de temps pour l’autre. Chacun ayant à gagner de l’autre.

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