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De la course et de la recherche d’emploi

Il en va de la recherche d’emploi comme de la course de fond. L’arrivée n’est pas à cent mètres mais bien plus loin et sans doute faut-il se préparer à courir plus de vingt et un kilomètres voire les 42,190 de la distance qui selon la légende vit Philippidès quitter la plaine de marathon pour annoncer la victoire des siens aux athéniens.

C’est là un des grands enjeux du re-positionnement professionnel. Demander à Usain Bolt de courir une course de fond serait utopiste. Il est aujourd’hui programmé pour courir sur des courtes distances.

Or les clients et clientes que j’accompagne au reclassement arrivent assez souvent avec cette idée que la ligne d’arrivée se trouve là, pas loin, à 100, 200, 400 voire 800 mètres.

C’est évidemment très compréhensible. La peur du vide, cette situation que l’on a peu connue si l’on a suivi un parcours intense en entreprise, fait que l’on méconnaît la réalité du chemin à parcourir. D’autant que l’inconnu fait peur. Pourtant l’imprévisible fait partie de notre vie et de notre quotidien. Mais certaines certitudes acquises dans un environnement professionnel plus stable le font parfois oublier.

Le coach de carrière et marathonien que je suis aime la phrase d’Emile Zatopek qui dit:

Si tu veux courir, cours un kilomètre. Mais si tu veux changer ta vie cours un marathon.

.

Si tout le monde peut courir un kilomètre, là, tout de suite, il n’en va évidemment pas de même du marathon. La seule certitude de cette course est qu’il faut s’y préparer pour parvenir à la terminer.

Cependant comme le dit Zatopek, on parle bien d’un changement majeur, ce qui est le cas du re-positionnement professionnel.

Et puis considérer la ligne d’arrivée du marathon c’est déjà une prise de conscience fondamentale dans la recherche d’un nouveau challenge professionnel. La ligne d’arrivée étant à distance, voilà que l’on comprend qu’il va falloir mesurer ses objectifs, les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir, peut-être les critères qui viendront valider que l’on est sur le bon chemin – au bon rythme – les étapes clés, un plan d’action, un programme de préparation, etc… Soudain, la conscience devient claire et l’on peut enfin commencer à réfléchir par-delà du regard de l’autre, de ses peurs sans toutefois faire comme s’ils n’existaient pas. Ils font partie de la route même s’ils n’en sont pas un compagnon idéal. Mais que peut-on faire de la pluie, du vent, qui sont le lot de bien des courses que l’on a à réaliser ? Si la préparation a été bien effectuée et que le cap est clair, tout est a priori OK pour atteindre la finish line.

En tout état de cause c’est donc au cap qu’il est proposé de réfléchir. En premier lieu parce qu’on ne court pas le marathon de New-York – où certains ponts de la seconde moitié du parcours sont autant de faux plats redoutables – comme l’on court le marathon de … Marathon à Athènes où une descente vertigineuse vers le stade antique de la capitale grecque succède à une ascension régulière de plus de dix kilomètres. En termed’accompagnement de carrière, c’est donc du projet professionnel qu’il s’agit. Que l’onchange ou pas de secteur ou de fonctions, que l’on se positionne en France ou à l’étranger induit un paysage et une course naturellement différentes. Et l’on ne peut se préparer pour deux courses à la fois. Comme il est nécessaire d’avoir un projet clair pour s’assurer une préparation optimale et les plus grandes chances de victoire en fin de course.

Pour comme Philipidès crier « Nenikekamen ! », « Nous sommes victorieux ».

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